[Eure-et-Loir] la maison Picassiette
C'est avant de repartir de Chartres que je suis allée voir la Maison Picassiette. Si j'en avais déjà entendu parler, j'ai découvert de façon récente qu'elle se trouve à Chartres.
Je suis toujours impressionnée par le travail que peut accomplir une personne sans aucune formation artistique et à quel point un projet peut prendre de l'ampleur au point de devenir l'accomplissement de toute une vie. A l'instar du palais et du tombeau du Facteur Cheval, Je n'ai pas été déçue par la maison Picassiette qui, si elle peut sembler de dimension modeste au premier abord, est tellement riche de ses détails.
Raymond Isidore commence à bâtir sa maison dans les années 1930 sur un petit terain d'un faubourg de la ville, à quelques pas du cimetière. Il commence à la décorer avec des fresques et quelques mosaïques faites de tessons récupérés dans les poubelles du cimetière où il est alors balayeur.
Petit à petit, tout le mobilier est gagné par la créativité de l'artiste, et il commence à travailler sur les extérieurs de la maison. Il délaisse alors la peinture pour ne plus travailler qu'en mosaïques : morceaux de vaisselle, éclats de verre, et le ciment comme liant et base de sculpture.
Raymond Isidore récupère les morceaux cassés un peu partout et il se voit attribuer le surnom de Picassiette, mot-valise entre Picasso et assiette. Il travaillera à son oeuvre quasiment jusqu'à sa mort, laissant un lieu de vie devenu oeuvre totale.
La maison sera achetée par la ville au début des années 1980 avant d'être classée Monument Historique puis Patrimoine du XXe siècle.
Lors de la visite, c'est tout un univers poétique qui se dévoile, une vision du monde matinée de fables et de légendes, ainsi que d'un profond mysticisme. Complètement atypique, il aurait vraiment été dommage de ne pas s'y arrêter !
Maison Picassiette - Chartres - Eure-et-Loir - juillet 2018
(*) La Maison Picassiette se situe 22 rue du Repos, dans le quartier des Hauts de Chartres. La visite est payante pour les plus de 18 ans.