[Expo] de Gainsborough à Turner
Sous-titrée "L'âge d'or du portait et du paysage anglais dans les collections du Musée du Louvre", l'exposition De Gainsborough à Turner est présentée au Musée de Valence cet été.
Cette exposition est tout d'abord l'occasion de pénétrer dans la cour d'honneur de l'ancien Evêché de Valence qui abrite maintenant le Musée rénové.
En échange du prêt de quelques oeuvres d'Hubert Robert, le Musée du Louvre a prêté à celui de Valence une soixantaines d'oeuvres de portraitistes et paysagistes anglais de l'époque Georgienne. Cette époque qui court du début du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle voit les codes du portrait puis du paysage évoluer radicalement.
Ces changements apparaissent d'abord dans les portraits. Ainsi, les portraitistes anglais élaborent une nouvelle composition : le portrait en conversation.
La Famille Burton (ou Scène d'intérieur à l'écureuil) par Philippe Mercier - détail
Dans certains tableaux, le peintre s'amuse à une mise en abyme de ses propres dessins...
Au XIXe siècle, le portrait d'enfant est tantôt formel mais souvent emprunt de douceur comme Innoncence - portrait de Nancy Graham par Sir Henry Raeburn, tantôt nettement plus familier, comme par exemple Les enfants de Ayscoghe Boucherett par Sir Thomas Lawrence, qui a représenté les enfants de son ami et mécène avec des détails qui dénotent par rapport au formalisme que l'on pourrait attendre : chaussette bouchonnée, chaussure à moitié enlevée, pose nonchalante...
Innoncence - portrait de Nancy Graham par Sir Henry Raeburn - détail
Les enfants de Ayscoghe Boucherett par Sir Thomas Lawrence - détail
L'approche du paysage est renouvelée un peu plus tardivement que celle du portait, principalement dans des aspects techniques : utilisation de l'aquarelle, étude peinte directement sur le motif...
La lumière de La vue du lac de Nemi par Joseph Wright est particulièrement intéressante. L'artiste joue sur les ombres et des couleurs dorées pour montrer une lumière de fin de journée, magnifiée par les reflets dans le lac.
La vue du lac de Nemi par Joseph Wright
Celle des Troupes françaises franchissant la Magra-Sarzana avec les montagnes de Carrare dans le lointain de Clarkson Frederik Stanfield offre un saisissant contraste entre la majeure partie du tableau et la luminosité des montagnes de Carrare.
Troupes françaises franchissant la Magra-Sarzana avec les montagnes de Carrare dans le lointain de Clarkson Frederik Stanfield
Troupes françaises franchissant la Magra-Sarzana avec les montagnes de Carrare dans le lointain de Clarkson Frederik Stanfield - détail
La vue de Taormine en Sicile avec l'Etna dans le lointain par Eward Lear est remarquable par la précision de ses détails, particulièrement dans la réprésentation des plantes et des animaux, mais aussi des roches. Le peintre avait une formation scientifique et a longtemps fait du dessin naturaliste.
La vue de Taormine en Sicile avec l'Etna dans le lointain par Eward Lear - détail
(*) L'exposition De Gainsborough à Turner se tient jusqu'au 28 septembre 2014 au Musée de Valence.
Le billet d'entrée comprend l'accès à l'exposition ainsi qu'à l'intégralité des collections permanentes (dont j'ai déjà parlé ici)
Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site internet du musée.