[Paris] le musée Jacquemart-André, faste et opulence du XIXe siècle
J'avais visité le musée Jacquemart-André il y a très longtemps, à l'époque où j'habitais à Boulogne-Billancourt... ce qui nous ramène pas loin de 20 ans en arrière ! J'en avais gardé un joli souvenir. Depuis, j'avais vu passer des photos par ci par là qui m'avaient donné envie de retourner y faire un tour. Puis, j'ai vu les affiches pour l'exposition Hammershøi, le maître de la peinture danoise qui me tentait beaucoup. Finalement, début juin, j'ai eu l'occasion de passer 2 jours consécutifs à Paris pour le travail, dont un lundi soir. Et cela tombe bien car la nocturne du musée en période d'exposition temporaire est justement le lundi !
C'est la lumière de fin de journée qui se profilait sur la façade de la cour quand je suis arrivée. Tout de suite, j'ai eu l'impression de plonger dans un roman de Balzac : j'arrivais chez Delphine de Nucingen et m'attendait à croiser Rastignac ou Lucien de Rubempré au détour d'un salon ! L'hôtel particulier d'Edouard André, banquier, est construit sur le tout nouveau boulevard Haussmann durant la 2e moitié du XIXe siècle. Edifié en retrait de l'alignement des autres bâtiments, il ne manque pas d'attirer le regard.
A l'intérieur, la visite commence par les pièces d'apparat : la salle à manger, les petits salons, la bibliothèque, le grand salon avec sa galerie pour les musiciens, le fumoir et le jardin d'hiver et ce fabuleux escalier.
En montant l'escalier, on entre pleinement dans ce qui fait la particularité de ce musée : il abrite la collection d'art privée d'Edouard André et de Nélie Jaquemart, son épouse, artiste peintre. Dans cette collection, on retrouve des artistes majeurs des écoles italiennes, françaises ou hollandaises, des antiquités... L'hôtel particulier se transforme naturellement en musée au fil des acquisitions du couple. Après le décès de son époux, Nélie Jacquemart continue de voyager et d'accroître ses collections. Elle léguera l'hôtel et son contenu à l'Institut de France à la condition qu'il devienne un musée respectant l'accrochage qu'elle avait prévu. Le musée ouvrire en 1913.
Outre des peintures et des sculptures, on remarque dans la montée d'escalier une fresque de Tiépolo. Celle-ci avait été peinte pour un palais vénitien vers 1745 avant de rejoindre Paris à la fin du XIXe siècle.
Parmi les collections, on retrouve de grands noms : Botticelli, Fragonard, Nattier, Chardin, Elisabeth Vigée-Lebrun, Rembrandt, Hubert Robert... et tant d'autres. On ne peut sans doute pas retenir tous les détails en une seule visite.
Henri III reçu à la villa Contarini - Giambattista Tiepolo
Vierge à l'enfant - Sandro Botticelli
A l'étage supérieur, quelques pièces accueillent l'exposition Hammershøi, le maître de la peinture danoise. Célèbre pour la sobriété de ses compositions, ses scènes d'intérieur et leur éclairage particulier, les tableaux d'Hammershøi frappent par leur intimisme. On entre dans la maison du peintre. On assiste aux scènes de sa vie quotidienne, mettant en scène ses proches. Hammershøi est à contre-courant de la mode de son époque qui voit les impressionistes s'imposer. Ses compositions sont épurées et les lignes franches. C'est à la fois doux et puissant.
Musée Jaquemart-André - Paris - juin 2019
(*) Le Musée Jacquemart-André est situé au 158 Boulevard Haussmann (Paris 8e). Les horaires et conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du musée.
L'exposition Hammershøi, le maître de la peinture danoise se tient jusqu'au 22 juillet 2019.